
Contrairement à l’idée reçue, la performance en cyclisme sur route ne réside pas dans la force brute, mais dans une alchimie subtile entre efficacité, confort et intelligence.
- L’art de pédaler « rond » et la maîtrise des micro-erreurs génèrent plus de puissance pour moins d’effort.
- Le confort n’est pas l’ennemi de la vitesse ; une position optimisée est la clé de l’endurance et de la performance durable.
Recommandation : Cessez de copier la posture agressive des professionnels et concentrez-vous sur l’harmonie biomécanique pour réellement progresser.
Le cyclisme sur route est bien plus qu’un sport ; c’est une discipline, une esthétique du mouvement. L’image du coureur fendant l’air, en parfaite symbiose avec sa machine, évoque une quête d’absolu où l’effort se mue en grâce. Cette passion pour l’asphalte connaît un engouement renouvelé en France, comme en témoigne la Fédération Française de Cyclisme (FFC) qui a connu une croissance spectaculaire, avec +11% de licenciés route en 2024, et 469 clubs labellisés École Française de Cyclisme. Cet attrait grandissant pousse de nombreux pratiquants à chercher les secrets de la performance.
Souvent, la réponse semble évidente : il faudrait plus de puissance, des entraînements plus durs, un matériel plus léger. On se concentre sur les watts, on imite la position ultra-agressive des professionnels vus à la télévision, et on pense que la douleur est une fatalité de la progression. Pourtant, cette approche focalisée sur la force brute est une impasse pour la majorité des cyclistes. Elle mène à la stagnation, aux blessures et à la perte de ce qui fait l’essence même de ce sport : le plaisir du geste pur.
Et si la véritable clé de la vitesse ne se trouvait pas dans vos jambes, mais dans votre tête, votre posture et la finesse de votre technique ? Cet article propose de renverser la perspective. Nous explorerons comment l’efficience gestuelle, l’harmonie biomécanique et l’intelligence de l’asphalte constituent les véritables piliers d’une performance durable et élégante. Loin des clichés, nous allons décortiquer l’art subtil qui transforme un simple coup de pédale en une force motrice redoutable.
Ce guide est conçu pour vous accompagner dans cette quête de la perfection du mouvement. Nous aborderons les secrets d’un pédalage efficace, les règles d’or pour rouler en groupe, le choix crucial de votre monture, mais aussi les pièges mentaux et posturaux qui sabotent silencieusement vos performances. Préparez-vous à redécouvrir le cyclisme sur route sous un jour nouveau.
Sommaire : L’art de la performance en cyclisme sur route
- L’art de pédaler « rond » : le secret pour plus de puissance avec moins d’effort
- Le manuel du parfait équipier : comment rouler en groupe sans être un danger (ni un poids mort)
- Aéro, endurance ou montagne : quel est le vélo de route parfait pour vos terrains de jeu ?
- Les pièges de l’asphalte : les dangers spécifiques au cyclisme sur route et comment les déjouer
- Le mental d’acier du routier : comment dompter la douleur et la lassitude
- Ces micro-erreurs de pédalage qui sabotent silencieusement votre performance
- Le piège de la position « pro » : pourquoi vouloir ressembler à un coureur du Tour peut vous blesser
- Le confort, c’est la performance : comment une bonne position vous rend plus rapide et plus endurant
L’art de pédaler « rond » : le secret pour plus de puissance avec moins d’effort
Le coup de pédale est le mantra du cycliste. On pense souvent qu’il suffit de pousser fort sur les pédales pour avancer vite. C’est une erreur fondamentale. La véritable efficacité réside dans le « pédalage rond », un mouvement fluide et continu qui applique une force sur l’intégralité des 360 degrés de la rotation du pédalier. Au lieu de simplement « écraser » la pédale vers le bas, il s’agit de la tirer vers l’arrière au point mort bas, de la remonter activement, puis de la pousser vers l’avant au point mort haut. Cette efficience gestuelle permet d’éliminer les « temps morts » et de solliciter des groupes musculaires complémentaires (ischio-jambiers, psoas-iliaque), soulageant ainsi les quadriceps.
Le résultat est spectaculaire : pour un même effort cardiaque, vous développez plus de puissance, vous économisez votre énergie et vous repoussez le seuil de fatigue. C’est la différence entre un moteur qui fonctionne par à-coups et un système parfaitement huilé. Pour y parvenir, il ne suffit pas d’y penser. La coordination neuromusculaire nécessaire demande un entraînement spécifique. Des exercices ciblés permettent de « rééduquer » votre cerveau et vos muscles pour adopter ce mouvement de manière automatique.
Pour vous aider à maîtriser cette technique fondamentale, voici quelques exercices recommandés par les entraîneurs de la FFC. Intégrez-les progressivement à vos sorties d’endurance.
- Pédalage unijambiste : Clipser une seule jambe et pédaler 30 secondes en maintenant une cadence de 60 tours/minute. Concentrez-vous sur la fluidité pour éviter les points morts, puis changez de jambe.
- Le ‘griffé’ au point mort bas : Visualisez que vous grattez de la boue collée sous votre chaussure. Tirez activement le pied vers l’arrière entre la position 5h et 7h du cadran d’une horloge.
- Travail en sur-vélocité : Sur le plat, montez progressivement votre cadence jusqu’à 110-120 tours/minute pendant 2 minutes, en restant bien assis sur la selle, sans que votre bassin ne rebondisse.
- Pédalage à cadence lente en côte : Dans une pente à 6-8%, maintenez une cadence basse de 50 tours/minute en vous concentrant sur une application de force constante tout au long du cycle.
- Le ‘carré magique’ : Divisez mentalement le cycle de pédalage en quatre phases (poussée, griffé, remontée, passage du point haut) et accentuez volontairement chaque phase pendant 10 tours consécutifs.
Maîtriser cet art n’est pas un simple détail technique. C’est la fondation sur laquelle repose toute votre progression future, un investissement qui vous rendra plus rapide et plus endurant à chaque sortie.
Le manuel du parfait équipier : comment rouler en groupe sans être un danger (ni un poids mort)
Le cyclisme sur route est un sport individuel qui se pratique souvent en groupe. Le peloton est un organisme vivant, une entité où l’économie de l’effort est reine. Rouler à l’abri dans les roues peut vous faire économiser jusqu’à 30% d’énergie. Mais cet avantage a un prix : une discipline de fer et une connaissance parfaite des codes. Un seul cycliste imprudent peut provoquer une chute collective. Être un bon équipier, ce n’est pas seulement être fort, c’est avant tout être fiable et prévisible. Cela demande de l’anticipation, une communication claire (verbale et gestuelle) et un respect absolu des distances de sécurité.
Étude de cas : L’effet JO Paris 2024 et l’intégration des nouveaux cyclistes
Le succès des athlètes français aux Jeux Olympiques a provoqué un véritable boom. La FFC a enregistré un bond de 20,82% des demandes de licences au 31 octobre 2024, avec une hausse spectaculaire chez les jeunes et les femmes. Cet afflux massif de nouveaux pratiquants, souvent peu familiers avec la culture du peloton, a mis en lumière l’importance cruciale de la formation. Les 469 clubs labellisés « École Française de Cyclisme » ont dû redoubler d’efforts pour enseigner les bases de la sécurité et du roulage en groupe, afin d’intégrer cette nouvelle vague de passionnés sans mettre en péril la sécurité des sorties collectives.
Le B.A.-BA consiste à ne jamais faire d’écarts, à maintenir sa ligne, à ne pas freiner brusquement et à signaler les obstacles (nids-de-poule, graviers, voiture garée). Prendre un relais ne s’improvise pas : il faut monter au train, sans à-coups, maintenir l’allure du groupe, puis s’écarter proprement. Chaque geste doit être fluide et annoncé. C’est cette intelligence de l’asphalte partagée qui crée la confiance et la vitesse au sein du groupe. Au-delà de la technique, le cadre dans lequel vous roulez a également des implications légales et assurantielles qu’il est crucial de connaître, notamment en France.
Le tableau suivant, basé sur le contexte français, clarifie les responsabilités et couvertures selon le type de sortie.
| Type de sortie | Couverture assurance | Responsabilité en cas de chute | Obligation légale |
|---|---|---|---|
| Club avec licence FFC | RC + Individuelle accident incluses | Partagée selon circonstances | Respect du code de la route |
| Sortie informelle | RC personnelle uniquement | Individuelle sauf faute prouvée | Port du casque -12 ans |
| Cyclosportive | Assurance organisateur | Organisateur si défaut signalisation | Certificat médical |
| Sortie UFOLEP | Similaire FFC | Selon règlement interne | Licence obligatoire |
Devenir un pilier de votre groupe de sortie est aussi gratifiant que de remporter une victoire. C’est la preuve que vous maîtrisez non seulement votre vélo, mais aussi l’art de collaborer pour aller plus vite, plus loin, ensemble.
Aéro, endurance ou montagne : quel est le vélo de route parfait pour vos terrains de jeu ?
Le choix d’un vélo de route n’est pas qu’une affaire de budget ou de couleur. C’est une décision stratégique qui doit correspondre à votre pratique, votre morphologie et surtout, à vos terrains de jeu favoris. Les fabricants proposent aujourd’hui trois grandes familles de vélos, chacune avec une géométrie et un comportement spécifiques. Le cyclisme sur route étant la discipline reine, pratiquée par 45% des compétiteurs FFC en France, bien choisir sa monture est le premier pas vers la performance. Il est donc essentiel de comprendre les subtilités qui distinguent un vélo « aéro », un « endurance » et un « montagne ».
Le vélo aéro est une machine taillée pour la vitesse sur le plat. Avec ses tubes profilés et sa position agressive, il est conçu pour minimiser la traînée aérodynamique. Il est rigide, réactif, mais souvent moins confortable. Le vélo de montagne, ou « grimpeur », privilégie la légèreté avant tout. Son cadre est compact et sa réactivité est optimisée pour les relances en côte. Enfin, le vélo d’endurance est le plus polyvalent. Sa géométrie est plus relevée, offrant une position plus confortable, idéale pour les longues distances et les routes dégradées. Il offre un compromis parfait entre rendement et confort.

Ce schéma visuel met en évidence les différences de géométrie : la posture couchée de l’aéro, la position plus droite de l’endurance et le cadre compact du grimpeur. Pour un cycliste français, le choix dépendra grandement de sa région de pratique. Un habitant des Landes n’aura pas les mêmes besoins qu’un cycliste des Alpes.
- Régions venteuses (Landes, Camargue, côtes de la Manche) : Un vélo aéro, avec des roues à profil haut, est un atout majeur pour fendre le vent et peut faire économiser de précieux watts à haute vitesse.
- Moyennes montagnes (Vosges, Jura, Massif Central) : La polyvalence d’un vélo d’endurance, équipé de développements adaptés (ex: 50/34 et cassette 11-32), est idéale pour enchaîner les cols et les vallées.
- Haute montagne (Alpes, Pyrénées) : La légèreté prime. Un vélo de moins de 7 kg avec des braquets très souples (ex: 48/32 et 11-34) fera la différence dans les longues ascensions.
- Plaines vallonnées (Île-de-France, Normandie) : Un vélo d’endurance ou un « all-road » avec une géométrie stable est parfait pour les routes sinueuses, les relances fréquentes et les descentes techniques.
- Routes dégradées (campagne, pavés du Nord) : Un vélo d’endurance ou « all-road » acceptant des pneus de section large (jusqu’à 32 mm) apportera un confort salvateur sans sacrifier le rendement.
En fin de compte, le vélo parfait n’est pas le plus cher ou le plus léger, mais celui qui se transforme en une extension de votre corps sur vos routes de prédilection.
Les pièges de l’asphalte : les dangers spécifiques au cyclisme sur route et comment les déjouer
L’ivresse de la vitesse sur l’asphalte s’accompagne d’une vulnérabilité inhérente. Le cycliste sur route doit développer un sixième sens, une capacité à lire la route et à anticiper les dangers bien avant qu’ils ne se matérialisent. Cette intelligence de l’asphalte est aussi cruciale que la puissance de pédalage. Les dangers ne viennent pas seulement des autres usagers, mais aussi de l’état de la chaussée elle-même. Un instant d’inattention peut avoir de lourdes conséquences. Il faut apprendre à scanner la route en permanence, non pas juste devant sa roue, mais 10 à 20 mètres en avant.
Analyse : Le retour des « revenants » et les dangers des réflexes émoussés
La FFC a noté un phénomène intéressant en 2024 avec 1287 « revenants », des cyclistes reprenant une licence après une interruption. Ces pratiquants, bien que souvent expérimentés, reviennent avec des automatismes de sécurité émoussés. Les clubs rapportent une augmentation des incidents liés à ce profil, notamment dans les giratoires et lors des changements de rythme en groupe. Leur lecture de route est moins affûtée, les rendant plus vulnérables aux spécificités françaises comme les priorités à droite inattendues en rase campagne ou les fins brutales de bandes cyclables. Cela souligne l’importance d’un « reconditionnement » mental et technique, même pour les cyclistes confirmés.
Certains pièges sont particulièrement redoutables et nécessitent une vigilance de tous les instants. Une plaque de gasoil, souvent invisible, peut transformer l’asphalte en patinoire, surtout par temps humide. On la repère à ses reflets irisés, typiquement en sortie de virage ou de rond-point. Les gravillons fraîchement répandus sont un autre ennemi mortel ; il faut réduire drastiquement sa vitesse et éviter toute manœuvre brusque. Enfin, il y a les autres usagers. En France, la loi impose une distance de sécurité de 1,5 mètre pour doubler un cycliste hors agglomération, mais cette règle est loin d’être toujours respectée.
Le meilleur moyen de se protéger est l’anticipation. Ne jamais présumer que l’on a été vu. Établir un contact visuel avec les conducteurs aux intersections. Se méfier des portières qui s’ouvrent en ville. En descente, ne jamais « couper » les virages aveugles et toujours considérer que le revêtement peut être dégradé. La sécurité à vélo est une discipline active, un état d’esprit qui doit devenir une seconde nature.
Finalement, le cycliste le plus rapide n’est pas celui qui prend le plus de risques, mais celui qui sait les éviter pour pouvoir continuer à rouler demain.
Le mental d’acier du routier : comment dompter la douleur et la lassitude
Dans l’ascension d’un col, lorsque les jambes brûlent, que le souffle est court et que le sommet semble inaccessible, la bataille n’est plus seulement physique. Elle devient mentale. Le cyclisme sur route est une école de la volonté, un sport où la capacité à gérer la douleur et la lassitude fait la différence entre celui qui abandonne et celui qui atteint son objectif. Ce mental d’acier n’est pas réservé aux professionnels. Il se cultive, se travaille et s’entretient, quelle que soit votre pratique.
La motivation principale n’est plus la compétition pure, comme le confirme Guillaume Dietsch dans une analyse sur l’évolution des pratiques cyclistes. Il souligne que pour la majorité, le vélo est une source de plaisir, de santé et de défoulement.
Les aspirations majoritaires des cyclistes sont santé, plaisir, convivialité, défoulement. L’évolution forte récente consiste dans le besoin de se défouler avec une pratique à forte intensité.
– Guillaume Dietsch, Analyse FFC
C’est en se connectant à ces motivations profondes que l’on trouve la force de continuer. Il ne s’agit pas d’ignorer la douleur, mais de la recontextualiser. Au lieu de la voir comme un signal d’arrêt, il faut apprendre à la dissocier : est-ce une « bonne » douleur, celle de l’effort musculaire, ou une « mauvaise » douleur, signe d’une blessure ou d’une mauvaise position ? Apprivoiser la bonne douleur, c’est l’accepter comme une preuve que le corps travaille et progresse. Des techniques de visualisation (imaginer un fil qui vous tire vers le sommet) ou de focalisation (se concentrer sur son rythme respiratoire ou sur la rondeur de son pédalage) sont extrêmement efficaces pour détourner l’attention de la souffrance.

De plus, l’analyse des 22 140 compétiteurs adultes FFC révèle que 65% d’entre eux sont en catégorie « Pass cyclisme » (loisir). Cela démontre que la quête du dépassement de soi n’est pas l’apanage des élites. C’est un moteur pour l’immense majorité des pratiquants passionnés qui cherchent à repousser leurs propres limites, non celles des autres.
Se fixer des objectifs réalisables, découper un grand défi en petites étapes (atteindre le prochain virage, puis le suivant) et célébrer chaque petite victoire sont les clés pour transformer une épreuve redoutable en une aventure exaltante.
Ces micro-erreurs de pédalage qui sabotent silencieusement votre performance
Vous avez l’impression de stagner malgré des heures d’entraînement ? Le coupable se cache peut-être dans des détails que vous ne soupçonnez même pas : des micro-erreurs dans votre coup de pédale. Ces gestes parasites, souvent invisibles à l’œil nu, agissent comme des freins subtils, gaspillant une énergie précieuse à chaque tour de manivelle. Ils créent des contraintes inutiles sur vos articulations et vos muscles, augmentant le risque de blessures et limitant votre potentiel de vitesse. Traquer et corriger ces défauts est l’un des leviers de progression les plus rentables pour un cycliste.
Étude de cas : Le « genou baladeur » des cyclistes Access
Avec la réforme des catégories FFC, la population des coureurs « ACCESS » (souvent des trentenaires et plus) est devenue majoritaire. Les kinésithérapeutes du sport et les spécialistes en biomécanique ont noté des problématiques récurrentes chez ces athlètes amateurs. En raison d’un travail de bureau et d’un manque de préparation physique spécifique, ils observent que 70% de ces cyclistes présentent un ‘genou baladeur’ en fin de sortie. Le genou, au lieu de rester dans l’axe, a tendance à rentrer vers l’intérieur en phase de poussée. Ce défaut, signe d’une fatigue des muscles stabilisateurs de la hanche (comme le moyen fessier), est une source majeure de perte de puissance et un facteur de risque pour le syndrome de la bandelette ilio-tibiale.
Le « genou baladeur » n’est qu’un exemple parmi d’autres. Une cheville qui reste rigide, un bassin qui bascule de gauche à droite sur la selle, ou un talon qui s’effondre en bas du mouvement sont autant de fuites de puissance. Chacune de ces erreurs a un coût énergétique mesurable, comme le montre le tableau ci-dessous. Identifier son propre défaut principal et y remédier par des exercices de renforcement ou de mobilité ciblés peut débloquer des watts que vous ne pensiez pas avoir.
Ce tableau synthétise les pertes de puissance associées aux erreurs les plus communes et les pistes de correction.
| Erreur technique | Perte de puissance | Zone musculaire sur-sollicitée | Correction prioritaire |
|---|---|---|---|
| Genou qui s’écarte | 8-12 watts | TFL et adducteurs | Renforcement fessiers moyens |
| Cheville rigide | 5-8 watts | Quadriceps uniquement | Exercices de mobilité cheville |
| Bascule du bassin | 10-15 watts | Lombaires | Gainage central |
| Talon qui descend | 3-5 watts | Mollets | Ajustement hauteur selle |
| Pédalage par à-coups | 15-20 watts | Tout le système | Travail de vélocité |
L’harmonie biomécanique commence ici. En peaufinant ces détails, vous ne gagnerez pas seulement en vitesse, mais aussi en confort et en prévention des blessures, assurant ainsi la longévité de votre passion.
Le piège de la position « pro » : pourquoi vouloir ressembler à un coureur du Tour peut vous blesser
C’est une tentation classique : on achète un vélo magnifique et on rêve de la même silhouette agressive que les coureurs du Tour de France. On baisse la potence au maximum, on recule la selle, on cherche une position la plus allongée possible, pensant que « aéro » est synonyme de « rapide ». C’est le piège le plus courant et le plus dangereux pour le cycliste amateur. Une position de professionnel est le fruit d’années d’entraînement, d’une souplesse exceptionnelle et d’un gainage corporel hors norme. L’imposer à un corps qui passe ses journées sur une chaise de bureau est la recette assurée pour les douleurs cervicales, lombaires, et une perte d’efficacité.
Heureusement, les mentalités évoluent. La quête du plaisir et du bien-être prend le pas sur l’esthétique de la souffrance. Les licences Sport (loisir, cyclosportive) progressent de 3,3% en 2025, un chiffre qui traduit cette tendance de fond. Les cyclistes assument une pratique orientée vers le plaisir sans complexe, et comprennent que le confort est un prérequis à la performance sur le long terme.
Avant, tout le monde voulait la position de Froome. Aujourd’hui, nos adhérents demandent d’abord du confort pour leurs sorties de 100km du dimanche. Résultat : moins de blessures et paradoxalement de meilleures performances sur la durée.
– Un dirigeant de club cycliste
Votre position idéale est un compromis unique entre aérodynamisme, confort et production de puissance. Une position trop basse ferme l’angle de la hanche, empêchant vos muscles fessiers et ischio-jambiers de travailler efficacement. Vous perdez en puissance ce que vous pensez gagner en aéro. Une position trop longue crée des tensions insoutenables dans la nuque et les épaules, vous forçant à relever la tête constamment, ce qui annule le bénéfice aérodynamique. La clé est une sculpture posturale progressive, à l’écoute de votre corps.
Votre plan d’action anti-blessure pour une position amateur optimisée
- Vérifiez votre souplesse : Essayez de toucher vos orteils, jambes tendues. Si vous n’y arrivez pas, c’est un signe clair. Relevez votre potence d’au moins 2 centimètres par rapport à une position « agressive ».
- Contrôlez vos coudes : En position sur les cocottes, vos coudes doivent être légèrement fléchis (angle de 15-20°). S’ils sont complètement tendus, votre potence est trop longue ou votre selle trop reculée.
- Testez votre nuque : Tenez votre position mains en bas du cintre pendant deux minutes. Si une douleur cervicale apparaît, votre position est trop basse ou trop longue pour votre souplesse actuelle.
- Évaluez votre stabilité : Sur une route sûre et plate, essayez de pédaler en danseuse quelques secondes sans tenir le guidon. Si vous êtes projeté vers l’avant ou l’arrière, votre équilibre des masses sur le vélo est à revoir.
- Écoutez vos points d’appui : Après une sortie de deux heures, vous ne devriez ressentir aucune douleur vive aux ischions (os des fesses) ni aucun engourdissement. Si c’est le cas, le recul ou l’inclinaison de votre selle sont à ajuster.
Oubliez l’image et écoutez vos sensations. Une position confortable est une position puissante, une position que vous pouvez tenir des heures durant, en vous concentrant sur l’essentiel : le plaisir de rouler.
À retenir
- La performance en cyclisme est moins une question de force brute que d’efficience technique et de confort postural.
- Corriger les micro-erreurs de pédalage et optimiser sa position sont les investissements les plus rentables pour progresser.
- Le mental, l’intelligence de course et la connaissance des dangers de la route sont des compétences aussi importantes que la puissance physique.
Le confort, c’est la performance : comment une bonne position vous rend plus rapide et plus endurant
Dans l’univers du cyclisme sur route, le mot « confort » a longtemps été un tabou, associé à la lenteur et au manque d’ambition. C’est une erreur de jugement fondamentale. Le confort, dans un contexte de performance, ne signifie pas être avachi sur son vélo comme dans un canapé. Il s’agit de trouver l’harmonie biomécanique parfaite, une position qui permet de libérer toute votre puissance pendant des heures, sans créer de tensions parasites ni de douleurs limitantes. Un cycliste qui a mal au dos, à la nuque ou aux genoux est un cycliste qui perd de l’énergie à lutter contre son propre corps. Il est moins lucide, moins efficace et, au final, moins rapide.
Une bonne position est celle qui respecte votre morphologie, votre souplesse et vos objectifs. Elle doit permettre une respiration ample et profonde, un pédalage fluide sans contrainte articulaire et une relaxation des muscles du haut du corps. Chaque point de contact — selle, cintre, pédales — doit être réglé avec une précision millimétrique. Une selle trop haute provoque un déhanchement et des douleurs lombaires ; trop basse, elle stresse les genoux. Un cintre trop loin ou trop bas engendre des douleurs cervicales et une crispation des épaules qui consomme inutilement de l’oxygène.

Cette image illustre parfaitement un aspect du confort : une prise en main détendue sur le guidon, sans tension excessive, qui préserve l’influx nerveux et sanguin vers les mains. C’est dans ces détails que se niche la performance. Lorsque vous êtes bien posé, votre énergie est entièrement dédiée à l’avancement. Votre esprit, libéré des distractions de la douleur, peut se concentrer pleinement sur la stratégie de course, la lecture de la route et la gestion de l’effort. C’est ce cercle vertueux qui transforme une sortie difficile en une expérience de flow et de puissance maîtrisée.
Investir dans une étude posturale professionnelle n’est pas un luxe, mais l’une des décisions les plus intelligentes qu’un cycliste passionné puisse prendre. C’est l’assurance de mettre toutes les chances de votre côté pour allier vitesse, endurance et, surtout, le plaisir de rouler pendant de nombreuses années.
Questions fréquentes sur les pièges du cyclisme sur route
Comment reconnaître une plaque de gasoil sur la route ?
Soyez attentif à une surface irisée, aux reflets arc-en-ciel, qui est particulièrement visible par temps humide. Ces plaques se trouvent souvent en sortie de virage ou de rond-point, là où les véhicules lourds accélèrent. Si vous en repérez une, réduisez immédiatement votre vitesse, évitez tout freinage brusque et ne changez pas de trajectoire tant que vous êtes dessus.
Quelle est la distance de sécurité légale pour doubler un cycliste en France ?
Depuis une loi de 2015, la distance minimale obligatoire est de 1 mètre en agglomération et de 1,50 mètre hors agglomération. Cependant, ne partez jamais du principe que cette règle est connue et respectée de tous les automobilistes. Restez toujours vigilant et prêt à réagir.
Les gravillons fraîchement posés sont-ils vraiment dangereux ?
Oui, ils sont extrêmement dangereux, surtout durant les 48 premières heures après leur pose, avant qu’ils ne soient stabilisés par le passage des voitures. Face à une telle portion, réduisez votre vitesse d’au moins 50%, augmentez considérablement vos distances de sécurité avec les autres cyclistes, évitez les freinages brusques et ne prenez jamais les virages en danseuse.